des Lyres du Laudon

des Lyres du Laudon Setter Anglais

Setter Anglais

Adieu ma Flaine....

Adieu ma Flaine....



Issue d’une union inespérée, ta
mère Clusaz a fait le trajet aller retour jusqu’à Rome par une nuit de tempête
de neige et verglas. Nous avions effectué 25 heures de route pour réussir cette
saillie. Tu es née en Mars, au moment où les bécasses remontent, une belle
portée de 9 petits. Ta maman attentionnée s’est bien occupée de vous tous.



Tu dormais beaucoup, tu mangeais
et tu rêvais….C’est pour cela que je t’ai choisie. Avec ta sœur Fizz, vous
étiez inséparables, surtout pour les bêtises, et quelles bêtises ! J’ai du
aller faire réparer la voiture, plusieurs fois, les fils électriques étaient
votre jeu favoris. Qu’est-ce que j’ai pu pester….Pleine de malice, tu as grandi
tranquillement, avec quelques petites balades.



A la chasse, quel régal ! A
huit mois tu réussissais à me perdre 3 fois dans la matinée sur le plateau de
l’Aubrac, des lacets qui me donnait toute l’émotion que procure un grand setter
qui a tout pour réussir, la profondeur, la distance, et que dire du style….Tu
arrêtais une bécassine et une caille en plein Novembre et à 1200 m !Les
larmes d’émotions m’envahissaient, en pensant à ta grand-mère Sally ! Je
retrouvais cette envie d’aller loin, très loin pour trouver l’oiseau, mais avec
le brio et les allures en plus. Et puis les premiers arrêts, couchés comme je
les aime, tout un programme. Déjà petite tu avais un nez d’une rare puissance,
les croutes de fromage semées ci et là, c’est toi qui les trouvait !



 



Puis à 13 mois tu avais un corps
d’adulte, 57 cm sous la toise, une très belle jeune femelle pleine d’avenir
diront les juges à la spéciale de race où tu obtins un Excellent. La démarche
était plus proche du chien de cirque que ce que demande le protocole, mais tu
étais belle. En balade, toujours à 13 mois tu avais arrêté une bécasse qui
remontait, par 3 fois tu la trouvas. Des émotions plein les yeux, tu ne voulais
pas rentrer….



 



Les premiers pas en montagne, un
peu laborieux, des coussinets pas formés ont du te mettre au repos forcé
plusieurs fois. Pourtant quel arrêt sur cette bartavelle qui ne voulait pas
jouer ! Et puis la première bécasse de la saison. Un arrêt en plein bois.
A 1500 m, en rentrant du coq je te cherchais….Ta sœur te trouva avant moi, au
patron.  Ah, il a fallut la calmer un
peu, car elle se demandait ce que tu arrêtais… Et puis cette mordorée qui a giclé
à un mètre de ta truffe. Je n’ai pas tiré, le 6 et le 5 étaient un peu gros
pour cette boule de plume de 300 g. La relève, le plus grand plaisir des
bécassiers, chercher, chercher,  se
mettre à la place de l’oiseau sur l’endroit probable de fuite. Tu ne tardas pas
à retrouver l’oiseau roux. Un arrêt bien planté, un peu haut sur pattes à mon
goût, c’est nouveau ça ! Et Fizz qui vient te voler le point. Bon un peu
de calme, un sermon pour Fizz et on repart. Et là après deux grands lacets dont
tu avais le secret, arrêt, couché dans ces framboisiers. Pendant un instant
j’ai pensé à une Gélinotte venue troubler la recherche. Fizz, en retard finit
par accepter et se mis au patron, je l’ai un peu grogné pour qu’elle ne
renouvelle pas ce chapardage !



Fla-Fla, pan, le calibre 20 a pu
stopper la migratrice. Ta première, rapport en bon et du forme, naturel et les
félicitations à toutes les deux….



Après quelques autres sorties et
quelques repos forcés pour tes coussinets si fragiles, il y a eu ce jeudi…..



Nous rejoignons notre ami Joël,
qui a bien voulu ouvrir son territoire pour toi et ta sœur. Le matin je décide
de te prendre, c’est la partie la plus difficile mais tu as su nous montrer
toute ton envie. Après une semaine et demi de repos, tu as chassé en grande chienne
pendant une heure et demi, après c’était plus dur, la fatigue, la chaleur et le
manque d’entrainement….



Mais tu as su arrêter une
faisane, là haut, on n’a même pas pu y aller, et des bécasses piéteuses à
souhait, dont une grosse cocotte qui, par son bruit nous a stupéfait. Et puis
il y a eut celle que tu m’as offert, un bel arrêt, qui dure, je ne te voyais
même pas. Un tir facile et le rapport….Merci ma Flaine.



 



Et ce soir après le repos, le
repas, je t’ai retrouvé raide dans ton box, j’ai essayé de te ranimer, le
massage cardiaque, d’insuffler de l’air dans ta gueule, et puis le véto qui
m’annonce cette triste fin……………



Tu me manqueras ! Tu nous
manques déjà ! Au détour d’un épicéa, d’une bordure de chemin je t’imagine
et vois ta silhouette à l’arrêt !



Adieu ma Flaine, partir à 18
mois, c’est injuste………



 



Dominique, ton ami !